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L’ampleur de la quatrième révolution industrielle repose sur l'innovation au niveau de l'octet, de l'atome et du gène. Nous examinons ce trimestre quatre innovations qui agissent sur ces éléments de base en vue d’améliorer la vie telle que nous la connaissons, depuis la façon dont nous entendons jusqu'à la manière dont nous nous soignons. La capacité des hommes à faire preuve d'ingéniosité technologique ne cesse de nous impressionner.

Un robot cellulaire personnalisé répare une égratignure dans une couche de neurones

Des chercheurs de l’université Tufts ont mis au point un « anthro­bot », à savoir un amas de cellules capable de réparer des tissus humains endommagés. L'anthrobot a été développé à partir de cellules trachéales humaines plongées dans un gel pendant deux semaines, puis transférées dans une solution moins visqueuse. Résultat : un amalgame de cellules mobiles capables de se mou­voir à travers le milieu à l'aide de cils extérieurs - des structures semblables à des poils qui recouvrent la surface de la cellule. Plus remarquable encore, plusieurs anthrobots ont fusionné pour former un « superbot » qui a ensuite soigné une surface de neu­rones éraflés en trois jours sans aucune modification génétique.1

Pourquoi est-ce important ? L'anthrobot pourrait bien ouvrir une nouvelle ère dans le domaine de la médecine, que les initiés appellent « ingénierie tissulaire 2.0 ». Les anthrobots seront proba­blement fabriqués à partir des propres tissus d'une personne, avant d'être utilisés pour dégager les artères, dissoudre les muco­sités ou administrer des médicaments. À l'avenir, les scientifiques pourraient être capables de développer des biobots destinés à être utilisés dans des domaines aussi divers que la construction durable et l'exploration de l'espace extra-atmosphérique.

Illustration 1 : Anthrobots

Les anthrobots, qui incarnent aujourd'hui la possibilité de guérir au niveau cellulaire, seront probablement fabriqués à partir des tissus d'une personne

Source : À titre d'information uniquement.

Un nouveau jet piloté par une IA pour faire face à la menace des drones autonomes

Des ingénieurs sont parvenus à mettre au point un engin à décol­lage et atterrissage verticaux, autonome et peu coûteux. Cet appareil a été élaboré en guise de parade aux drones mili­taires modernes pouvant être produits en grande quantité et à faible coût. Lorsqu'il est confronté à une menace, le jet utilise l'intelligence artificielle (IA) pour obtenir une représentation de celle-ci et décider s'il convient d'engager le combat. Mais surtout, l’appareil est réutilisable, ce qui réduit considérablement le coût d'utilisation de l'arme sur toute sa durée de vie.2

Pourquoi est-ce important ? Les tensions géopolitiques s'accentuent, comme en témoignent les récents conflits en Ukraine et au Moyen-Orient et les tensions croissantes en mer de Chine méridionale. L'essor de l'IA permet aux pays du monde entier de déployer des drones autonomes sophistiqués à moindre coût, une évolution à laquelle les forces de défense de nom­breuses armées modernes sont structurellement mal préparées. Face à cette menace naissante, ce jet représente une nouvelle option majeure.

Des scientifiques modifient les gènes du microbiome des vaches pour lutter contre le changement climatique

Grâce aux répétitions palindromiques courtes et régulièrement espacées (communément appelées CRISPR, pour clustered regu­larly interspaced short palindromic repeats), des scientifiques ont trouvé un moyen de modifier les gènes des bactéries responsables de la production de méthane qui se trouvent dans l'estomac des vaches. Le traitement, qui pourrait être administré à l'aide de nanoparticules lipidiques, sera absorbé par les vaches par voie orale. Une fois à l'intérieur de la vache, le gène modifié confère un avantage génétique à un membre de la communauté du micro­biome, ce qui lui permet de proliférer jusqu'à ce que toute la com­munauté soit dotée du gène modifié.3

Pourquoi est-ce important ? Le méthane représente 16 % des émissions mondiales et est 28 fois plus dangereux que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur dans l'atmosphère.4 Les vaches sont responsables de 30 % des émissions mondiales de méthane.5 Le fait de « désactiver » le mécanisme de production de méthane de ces bactéries pourrait grandement contribuer à la réduction globale des émissions.

Des appareils auditifs filtrent les bruits de fond grâce à l'IA

Un nouveau type de dispositif auditif est commercialisé, qui asso­cie des oreillettes à une application augmentée par l’IA. L'application échantillonne les voix et crée des profils de locuteurs, ce qui permet à l'utilisateur de choisir la voix qu'il souhaite écouter et celle qu'il souhaite ignorer.6

Pourquoi est-ce important ? Les personnes malentendantes disposent désormais d'un outil pour remédier à ce que l'on appelle le « problème des cocktails », c'est-à-dire le fait que les environne­ments bruyants rendent la parole inintelligible. En effet, la perte de l'audition est un problème plus répandu qu'on ne l'imagine : envi­ron 15 % des Américains en souffrent.7 Ce cas d'utilisation de l'in­telligence artificielle peut permettre de créer une réalité augmen­tée et améliorée pour les Américains qui peinent actuellement à travailler dans des espaces bruyants.



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