Principales conclusions
- La pression exercée sur les infrastructures par la hausse des rendements réels en 2023 nous semble être un phénomène de courte durée, tandis que la répercussion de l'inflation sur les infrastructures a bien fonctionné, soutenant les bénéfices de l'ensemble de la classe d'actifs.
- Si l'envolée des rendements obligataires réels observée en 2023 s'essouffle, nous prévoyons une hausse significative des valorisations des entreprises spécialisées dans les infrastructures ; même si les rendements obligataires ne remontent pas, la simple baisse de la volatilité pourrait soutenir les valorisations.
- Une récession nous semble toujours possible et, avec une concentration supérieure à la normale sur les marchés d'actions, les infrastructures constituent un facteur de diversification important (et bon marché) au sein d'un portefeuille.
Une année 2023 difficile, mais la répercussion de l'inflation fonctionne
En 2023, l'augmentation des bénéfices et la solidité des fondamentaux n'ont pas suffi à empêcher les valorisations des infrastructures de chuter suite à la hausse des rendements des obligations réelles, et le groupe a sous-performé le marché des actions dans son ensemble. Les rendements réels aux États-Unis ont augmenté de 1 % en 2023 (au 30 novembre 2023), ce qui a entraîné une contraction des multiples prix/bénéfices des sociétés de services aux collectivités qui sont passés de 19x à 17x.1 Les sociétés de services aux collectivités et de tours de transmission sans fil figurant dans l'indice S&P 500 ont perdu environ 10,5 %, ce qui a engendré un environnement difficile pour les portefeuilles d'infrastructures construits autour de ces activités régulières, défensives et productrices de revenus.
Dans le même temps, nous pensions qu'il s'agirait d'un phénomène de courte durée et, de ce fait, nous avons constaté que la répercussion de l'inflation sur les infrastructures fonctionnait bien et a stimulé les bénéfices de l'ensemble de la classe d'actifs. Il peut s'écouler quelques mois, voire quelques années, avant que l'inflation ne se répercute sur les finances des entreprises spécialisées dans les infrastructures. Une autoroute, par exemple, peut augmenter ses prix en fonction de l'inflation généralement chaque trimestre, mais au minimum chaque année, alors qu'un service aux collectivités américain doit attendre de négocier ses tarifs avec son régulateur, ce qui peut ne pas se faire avant un an ou deux, et l'augmentation des prix n'intervient qu'un an plus tard. Compte tenu de cette dynamique, les rendements autorisés devraient augmenter, même si nous avons observé une certaine compression des valorisations des infrastructures pendant la majeure partie de l'année 2023 en raison de ce décalage variable.
Nous avons déjà constaté cette volatilité liée aux rendements par le passé. Comme en 2023, les rendements des infrastructures par rapport aux actions avaient baissé en 2018, alors que les rendements des obligations réelles avaient augmenté (Illustration 1). Néanmoins, lorsque les taux ont commencé à baisser après octobre 2018, les rendements des infrastructures ont surpassé ceux du marché des actions dans son ensemble.
Illustration 1 : Les infrastructures ont surperformé en raison de la baisse des rendements réels

Source : ClearBridge Investments. Décembre 2015 à décembre 2019. Infrastructure : Indice FTSE Global Core Infrastructure 50/50 ; actions internationales : indice MSCI All-Country World (ACWI). Les rendements réels sont calculés comme le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans corrigé de l'inflation à 10 ans. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des commissions, dépenses ou frais de vente. Les performances passées ne constituent pas un indicateur ni une garantie des résultats futurs.
Des rendements obligataires stables ou en baisse favoriseraient un rebond
Si l'envolée des rendements obligataires réels observée en 2023 s'essouffle, nous prévoyons une hausse significative des valorisations des entreprises spécialisées dans les infrastructures d'ici un an ou deux. Il n'est pas nécessaire que les rendements obligataires augmentent pour que les investisseurs profitent des rendements des infrastructures ; une simple diminution de la volatilité pourrait soutenir les valorisations. Si les rendements devaient baisser en cas de ralentissement de l'activité économique, la partie longue de la courbe baisserait et ces valorisations pourraient regagner plus que la totalité de l'écart actuel.
Les avantages de la diversification des infrastructures pourraient se faire sentir au bon moment
Il est important de noter que pour 2024, les marchés évaluent actuellement les probabilités de récession aux États-Unis à environ 15 %, ce qui est extrêmement faible à ce stade du cycle, à savoir le milieu de la légendaire période de « décalage long et variable » qui suit une hausse sans précédent des taux d'intérêt à court terme. Une récession nous semble toujours possible et, avec une concentration supérieure à la normale sur les marchés d'actions, les infrastructures constituent un facteur de diversification important (et bon marché) au sein d'un portefeuille. L'année écoulée a été dominée par les « Sept Fantastiques », mais les infrastructures devraient continuer à peser dans un portefeuille qui, selon nous, pourrait générer un fort potentiel de rendement à long terme.
Tout ralentissement de l'activité économique en 2024 mettrait en péril les bénéfices des entreprises. Cependant, les entreprises spécialisées dans les infrastructures, en particulier les services aux collectivités, continuent d'annoncer des révisions positives de leurs bénéfices en raison de la répercussion de l'inflation et de la croissance de leurs actifs sous-jacents, à mesure que la transition énergétique se poursuit. À l'aube de 2024, nous prévoyons des révisions à la hausse des bénéfices des sociétés spécialisées dans les infrastructures, alors que les actions en général commenceront à voir leurs bénéfices revus à la baisse.
2024 devrait être marquée par des fondamentaux solides et un contexte de valorisation favorable
Dans ce contexte, à l'aube de 2024, les sociétés d'infrastructure se négocient à des niveaux de valorisation historiquement bas, compte tenu de leurs perspectives de croissance. Une grande partie de cette croissance sera alimentée par la transition énergétique, le monde devant faire face à la nécessité de construire les réseaux de poteaux et de fils nécessaires pour raccorder tous les générateurs d'installations de production d'énergies renouvelables. L'effet de levier des politiques publiques est particulièrement important aux États-Unis (suite à la loi sur la réduction de l'inflation ou IRA) et en Europe (suite à REPowerEU et au Plan industriel du Pacte vert). Cette tendance devrait se renforcer en 2024, car il s'agira d'une année électorale dans de nombreux pays.
Notes de fin
- Source : S&P Global.
Définitions
L'indice FTSE Global Core Infrastructure 50/50 donne aux participants une interprétation sectorielle des infrastructures et ajuste l'exposition à certains sous-secteurs des infrastructures. Les pondérations de ces indices sont ajustées dans le cadre de la révision semestrielle en fonction de trois grands secteurs industriels : 50 % pour les services aux collectivités, 30 % pour les transports, y compris un plafond de 7,5 % pour les chemins de fer, et 20 % pour d'autres secteurs tels que les pipelines, les satellites et les tours de télécommunication.
L'indice MSCI All-Country World (ACWI) reflète les moyennes et grandes capitalisations de 23 marchés développés et 24 pays émergents.
L’indice S&P 500 est un indice non géré composé de 500 actions qui est généralement représentatif des performances des grandes entreprises aux États-Unis.
Les Sept Fantastiques sont des actions de sociétés à grande capitalisation qui capitalisent sur les tendances de croissance de la technologie, y compris l'IA, le cloud computing, ainsi que le matériel et les logiciels à la pointe de la technologie. Ces sociétés sont Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla.
L’Inflation Reduction Act a été signé par le président américain Joe Biden le 16 août 2022. Cette loi vise à modérer l’inflation en réduisant le déficit, en abaissant le prix des médicaments sur prescription et en investissant dans la production d’énergie à l’intérieur du pays tout en promouvant les énergies propres.
REPowerEU est une proposition de la Commission européenne visant à mettre fin à la dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes avant 2030, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Le Plan industriel du Pacte vert fournit un cadre pour soutenir la transition de l'industrie européenne vers la neutralité climatique et pour développer les technologies net-zéro nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l'Union européenne.
QUELS SONT LES RISQUES ?
Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. Veuillez noter qu’un investisseur ne peut pas investir directement dans un indice. Les performances des indices non gérés ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou droits d’entrée.
Les titres de capital sont sujets à des fluctuations de cours et peuvent occasionner une perte de capital.
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Les investissements internationaux sont sujets à des risques spéciaux, dont les fluctuations des devises, ainsi que les incertitudes sociales, économiques et politiques qui peuvent en accentuer la volatilité. Ces risques sont amplifiés dans les marchés émergents.
Les matières premières et les devises comportent des risques accrus qui incluent les conditions du marché, politiques, réglementaires et naturelles et peuvent ne pas convenir à tous les investisseurs.
La diversification n'est pas une garantie de gain ou de protection contre les pertes.
Les entreprises du secteur des infrastructures peuvent être exposées à différents facteurs tels que les charges d’intérêt élevées, le levier financier important, les effets des ralentissements économiques, la concurrence accrue et l’impact des politiques et pratiques réglementaires et gouvernementales.
Les bons du Trésor américain sont des titres de créance émis et garantis explicitement par le gouvernement américain. Le gouvernement américain garantit le paiement du principal et des intérêts sur les bons du Trésor américain lorsque les titres sont détenus jusqu’à l’échéance. À la différence des bons du Trésor américain, les titres de créance émis par les agences et intermédiaires fédéraux et les investissements connexes peuvent ou non être garantis par la garantie explicite du gouvernement américain. Même lorsque le gouvernement américain garantit le paiement du principal et des intérêts sur les titres, cette garantie ne s’applique pas aux pertes résultant de la baisse de la valeur de marché de ces titres.

