Aller au contenu

Principales conclusions

  • Suite au resserrement des primes de risque, les écarts de taux ont été le premier indicateur à passer au vert ce mois-ci, tandis que les marges bénéficiaires sont entrées dans le jaune, le tableau de bord du risque de récession de ClearBridge se rapprochant d'un signal vert global.
  • Les écarts de taux ont été l'un des premiers indicateurs à émettre un signal d'alarme lorsque la Réserve fédérale (Fed) a intensifié sa campagne de resserrement en 2022, mais ils se sont finalement révélés faussement positifs, les émetteurs high yield verrouillant les faibles taux d'intérêt et affichant une meilleure qualité que par le passé.
  • L'amélioration des écarts de taux va de pair avec une diminution des risques et une augmentation des valorisations des actions, une évolution encourageante pour les investisseurs à long terme.

L'intégration de toute une série de signaux permet d'obtenir des perspectives plus éclairées

Le marché obligataire est souvent réputé plus « intelligent » que le marché boursier. Une réputation qui a cependant été remise en question ces dernières années. À la fin de l'année 2023, les contrats à terme sur les fonds fédéraux, une partie du marché axée sur les attentes en matière de taux d'intérêt à court terme, avaient intégré six baisses de taux d'intérêt en 2024, une issue qui semble aujourd'hui improbable, avec moins de deux baisses de taux intégrées actuellement. Bien qu'il soit impossible pour un marché de prédire l'avenir de manière systématique, l'intégration de signaux provenant d’une série de classes d'actifs peut aider les investisseurs à construire une mosaïque plus riche sur la toile de fond qui se dessine, qu'en ne se concentrant que sur un seul domaine. C'est en partie pour cette raison que le tableau de bord du risque de récession de ClearBridge évalue les informations provenant des marchés des matières premières et des obligations, en plus des données économiques, afin d'aider à prendre une décision éclairée sur la voie à suivre.

L'un des signaux en termes obligataires que le tableau de bord évalue, concerne les écarts de taux, qui mesurent la compensation supplémentaire que les investisseurs exigent pour prêter leur argent aux entreprises les plus risquées (high yield). Les obligations de ces émetteurs comportent un risque de défaillance plus élevé que les bons du Trésor, ou même que les obligations d'entreprises investment grade. Bien qu'il soit considéré comme le type d'obligations le plus risqué, le marché high yield a financé plusieurs grandes entreprises de qualité au fil des ans, telles que Ford, Tesla, Netflix et Uber, en plus de lancer des industries entières telles que l'exploration de l’huile de schiste, les jeux et le câble.

Les écarts de taux se creusent lorsque les risques de défaillance et de dégradation perçus augmentent et que les investisseurs exigent une compensation supplémentaire, et ils se resserrent lorsque les risques perçus diminuent. Ces derniers mois, les spreads se sont considérablement réduits, de sorte que l'indicateur des écarts de taux est devenu le premier signal vert sur un tableau de bord en voie de redressement. Les marges bénéficiaires se sont également améliorées ce mois-ci et sont désormais dans le jaune. Bien que les chiffres globaux demeurent en territoire jaune, ils se sont rapprochés du vert sous la surface.

Illustration 1 : Tableau de bord sur les risques de récession de ClearBridge

Source : ClearBridge Investments.

Les écarts de taux n'ont pas été épargnés par les défis auxquels ont été confrontés de nombreux indicateurs traditionnels de récession ces dernières années, en raison de la nature unique du cycle actuel. Ils se sont creusés au début de 2020 lorsque la pandémie de COVID-19 a commencé à se propager et que la probabilité que les entreprises soient en mesure de rembourser leurs dettes a diminué. La Fed est cependant intervenue pour maintenir le bon fonctionnement des marchés de capitaux, en introduisant un nouveau programme d'achat d'obligations d'entreprises.

En vertu de l'article 13(3) de la « Federal Reserve Act » (loi sur la réserve fédérale), la Fed est en mesure de soutenir les particuliers, les sociétés de personnes et les entreprises « dans des circonstances inhabituelles et urgentes », ce qui a été considéré comme étant le cas de la pandémie. En vertu de cette autorité, la Fed a créé une série de facilités, dont la Secondary Market Corporate Credit Facility, qui a permis d'acheter des ETF high yield, entre autres instruments. Cette action, ainsi que la réponse budgétaire et monétaire plus large, ont contribué à stabiliser les marchés financiers, et les écarts de taux ont commencé à se réduire au second semestre de 2020. En fin de compte, les spreads avaient diminué à la mi-2021 pour atteindre les niveaux les plus étroits depuis 1994.

Ils ont cependant recommencé à se creuser en 2022, une fois que la Fed a commencé à relever les taux d’intérêt à un rythme effréné pour lutter contre l'inflation. Les investisseurs ont estimé que cela intensifierait le risque de défaillance pour les entreprises fortement endettées en raison de l'augmentation des charges d'intérêt, ce qui pourrait contribuer in fine à une récession. Les écarts de taux ont été l'un des premiers indicateurs à émettre un signal d'alarme, passant au jaune il y a un peu plus de deux ans (avril 2022) puis au rouge deux mois plus tard (juin 2022), alors même que le signal du tableau de bord restait dans le vert dans l’ensemble.

Illustration 2 : Écarts de taux et inversions de la courbe des taux

Remarque : Moyenne mobile sur 4 semaines. Données au 29 mai 2024. Source : Bloomberg.

En fin de compte, cette période s’est révélée le point le plus élevé pour les écarts de taux, qui se sont repliés de façon modérée et sont restés stables dans une large mesure, même face à des développements préoccupants tels que l'inversion de la courbe des taux plus tard en 2022, et la crise des banques régionales au début de l'année 2023. Les écarts de taux ont commencé à se réduire de manière significative au quatrième trimestre 2023, à mesure que les perspectives d'un atterrissage en douceur augmentaient, une tendance qui s'est poursuivie en 2024 et qui a porté l'amélioration à un signal jaune à la fin de l’année, puis à un signal vert aujourd’hui.

Nous pensons que plusieurs facteurs ont contribué à l'obtention d'un faux positif pour les écarts de taux. Premièrement, les entreprises n'ont pas été totalement exposées à l'impact de la hausse des taux, étant donné la forte augmentation des émissions en 2020 et 2021, qui leur a permis de verrouiller des taux historiquement bas. L'examen du « mur des échéances » montre que le risque de refinancement à court terme est mince, avec un pourcentage relativement faible de dette high yield arrivant à échéance au cours des prochaines années.

Illustration 3 : High yield, Risque de refinancement faible

*Le graphique représente le montant de la dette high yield arrivant à échéance en pourcentage de l'encours total de la dette high yield par année civile pour l'indice ICE BofA ML U.S. High Yield. Les échéances présentées vont de 2024 à 2034+. Au 30 avril 2024, dernières données disponibles au 31 mai 2024. Sources : ICE, Bank of America Merrill Lynch Global Research. Les chiffres peuvent ne pas atteindre 100 % au total en raison de l'arrondi utilisé.

En outre, le marché high yield lui-même a changé ces dernières années. La pandémie a entraîné une vague d’« anges déchus », c'est-à-dire des entreprises qui étaient auparavant notées investment grade mais qui ont été rétrogradées au rang de high yield. Bon nombre des facteurs qui ont contribué à ces rétrogradations étaient transitoires en raison des changements temporaires induits par la pandémie et, jusqu'à présent, de nombreuses entreprises ont prouvé qu'elles étaient capables de naviguer dans des conditions difficiles tout en continuant à rembourser leurs dettes. En d'autres termes, le marché high yield est aujourd'hui de meilleure qualité que ce que les notations seules peuvent suggérer.

Cela a entraîné une divergence au sein du marché, les obligations high yield les plus risquées étant toujours soumises à des tensions considérables. Les obligations notées CCC ont connu une augmentation des défauts de paiement et, la Fed ayant décidé de poursuivre sa politique de taux « plus élevés plus longtemps », il ne serait pas surprenant d’observer d’autres situations de défaillance au cours des prochains trimestres. Toutefois, au cours des dernières années, les détenteurs de la dette ont davantage privilégié la restructuration à la faillite en cas de défaut de paiement, en travaillant avec les entreprises pour qu'elles poursuivent leurs activités tout en assainissant leur bilan. Cela a pour effet de protéger les emplois lorsque les entreprises sont en difficulté, ce qui renforce la probabilité d'une expansion économique continue à la marge. Enfin, l'amélioration des écarts de taux va de pair avec une diminution des risques et une augmentation des valorisations des actions, et nous pensons que cette évolution positive est encourageante pour les investisseurs à long terme.



MENTIONS LÉGALES IMPORTANTES

Le présent document est un document à caractère purement informatif, et ne saurait être considéré comme du conseil juridique ou fiscal ou comme une offre d'achat d'actions ou une sollicitation pour l'acquisition d'actions de SICAV de droit luxembourgeois du groupe Franklin Templeton. Rien dans le présent document ne doit être interprété comme du conseil en investissement.

Lors de la collecte des informations contenues dans ce document, Franklin Templeton a procédé avec diligence et professionnalisme. Toutefois, des données provenant de sources tierces ont pu être utilisées dans la préparation du présent document et Franklin Templeton n'a pas vérifié, validé ou audité ces données.

Les opinions exprimées dans le document sont celle de leur auteur, à la date de publication, et peuvent être modifiées sans préavis.

Les éléments de recherche et d'analyse contenus dans le présent document ont été obtenus par Franklin Templeton pour ses besoins propres, et ne vous sont communiqués qu'à titre indicatif. Franklin Templeton ne saurait être tenu responsable vis-à-vis des utilisateurs de ce document, ou vis-à-vis de toute autre personne ou entité, en raison de l'inexactitude des informations contenues dans ce document, ou des erreurs et/ou omissions, quelle que soit la cause de ces inexactitudes, erreurs ou omissions.

Ceci est un document à caractère promotionnel émis par Franklin Templeton International Services S.à r.l., French branch. – 14 boulevard de la Madeleine - 75008 – Paris - Tél: +33 (0)1 40 73 86 00 / Fax: +33 (0)140 73 86 10.

CFA® et Chartered Financial Analyst® sont des marques déposées de CFA Institute.