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Principales conclusions

  • Les changements majeurs que l’avènement de la transition énergétique imposera à certains secteurs économiques auront de vastes répercussions sur les portefeuilles à plus long terme et nécessiteront une prise de conscience au niveau de la proposition risque/rendement dans le cadre des allocations exposées à ces changements.
  • Le risque stratégique pesant sur le coût de la vie affectera la chaîne de valeur de l’électricité, et ses investisseurs, de manière inégale.
  • Alors que le financement de la transition énergétique, dont il est probable qu’il exacerbe la crise du coût de la vie, menace de réduire les rendements des segments de la chaîne de valeur de l’électricité qui dépendent des subventions, nous soutenons que les régulateurs continueront à assurer des rendements attrayants pour les services aux collectivités réglementés.

La transition énergétique et la décarbonation vont bon train, entraînant des changements majeurs dans des secteurs tels que l’énergie, l’électricité et les transports. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il faudra pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 que les émissions du secteur de l’électricité diminuent à mesure que le solaire et l’éolien prendront leur essor et que les centrales à charbon tireront leur révérence.1 L’offre solaire et éolienne devrait passer de 27 % à 60 % du mix, tandis que l’augmentation des énergies renouvelables réduira l’intensité carbone de la production d’électricité de 60 %.2

En conséquence, les investissements dans le secteur de l’électricité sont appelés à tripler, plus de la moitié d’entre eux allant aux énergies renouvelables et un tiers à la modernisation des réseaux. Par ailleurs, 65 % de toutes les voitures vendues chaque année seront électriques. Or, en termes de demande d’électricité, deux VE équivalent à l’ajout d’une maison au réseau. Une telle croissance impliquera des dépenses considérables en termes de pylônes, de câbles et de transformateurs dans les rues de nos grandes villes afin de supporter l’augmentation de la quantité d’électricité nécessaire pour recharger ces véhicules.

Tous ces changements auront des répercussions importantes pour les investisseurs possédant des portefeuilles à plus long terme et nécessiteront une prise de conscience au niveau de la proposition risque/rendement dans le cadre des allocations exposées à ces changements. Nous soutenons que si l’on considère le rendement ajusté au risque, les services aux collectivités réglementés sont le meilleur secteur pour s’exposer à la transition énergétique.

Politiques publiques et financement de la transition énergétique

Les politiques publiques seront à l’origine de la plupart des changements décrits ci-dessus. Elles visent à réorienter la demande énergétique de l’économie des combustibles fossiles vers l’électricité, puis à alimenter le réseau avec autant d’énergie renouvelable qu’il peut en transporter. Les gouvernements ont de vastes ambitions, à l’instar de RePowerEU qui prévoit 750 GW d’énergie solaire d’ici 2030, contre ~200 GW actuellement.3 Parmi les autres faits marquants de la politique qui affecteront les investisseurs, citons la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA), le Green Deal de l’Union européenne (UE) et le programme Powering Up Britain du Royaume-Uni (Illustration 1).

Illustration 1 : Faits marquants de la politique publique en matière de transition énergétique par région

Au 31 déc. 2023. Source : Maison Blanche, Commission européenne, Parlement britannique et ClearBridge Investments.

L’approche de la politique publique consistera à utiliser certains fonds publics pour subventionner des technologies spécifiques afin de stimuler l’investissement dans les énergies renouvelables et de rationaliser les processus d’approbation environnementale et d’implantation pour permettre une mise en œuvre rapide des projets. Il existe quelques approches pour y parvenir. Le secteur privé peut jouer un rôle et prendre en charge le coût initial, mais ce capital devra être rentabilisé, ce qui entraînera une augmentation des factures des services aux collectivités à l’avenir.

Les subventions publiques (comme dans le cadre de l’IRA et du Green Deal de l’UE) sont une autre option susceptible d’atténuer les augmentations des factures d’eau et d’électricité. Les pouvoirs publics pourraient aussi financer eux-mêmes les dépenses d’investissement. Il est probable qu’à l’échelle mondiale, ils auront recours à des approches variées (Illustration 2) en fonction de leurs ressources, de leurs exigences et de leurs contraintes particulières.

Illustration 2 : Financer la transition énergétique est un défi

Source : ClearBridge Investments.

Mais cette approche aura des conséquences, car toute dépense publique, telle que les subventions ou les coûts des investissements initiaux, doit être financée. Les pouvoirs publics peuvent alors soit augmenter les impôts, soit creuser les déficits. Aucune de ces deux stratégies n’est sans répercussion sur les ménages. Des impôts plus élevés finissent par éroder leur revenu, tandis que des déficits plus élevés, probablement financés par le marché obligataire où il est vraisemblable que l’augmentation des émissions entraîne une hausse des rendements souverains, se traduiront par une augmentation du coût des emprunts hypothécaires et des emprunts à la consommation connexes. Les déficits pourraient également être financés par les banques centrales, via une certaine forme d’assouplissement quantitatif ou de contrôle de la courbe des rendements, bien que récemment, cette pratique ait nourri l’inflation et provoqué une crise mondiale du coût de la vie.

Si le soutien des jeunes tranches d’âge aux politiques écoresponsables est généralement de bon augure pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique, le coût de la vie reste un problème majeur que les dépenses publiques exacerbent. Son augmentation pourrait même commencer à dissuader les jeunes électeurs de soutenir le financement public de la transition énergétique à l’avenir, car les pressions liées au coût de la vie les toucheront au moment même où ils fonderont des foyers et auront des enfants. Tout cela pourrait mettre en péril le financement des politiques, ou les subventions.

Voici cependant où les investisseurs détenant des portefeuilles à long terme courent un risque plus élevé : en présumant que l’environnement d’investissement actuel ou de l’avenir proche se maintiendra sur le long terme.

La chaîne de valeur de l’électricité et le risque de politique

La chaîne de valeur de l’électricité s’étend des systèmes de génération (tels que les parcs solaires et éoliens ou encore les turbines à gaz) à la livraison au détail dans les foyers ou sur les lieux d’utilisation, en passant par le transport (les pylônes qui soutiennent les lignes électriques) et la distribution (les poteaux électriques). De même, différents types d’investisseurs se trouvent concentrés dans différents segments (figure 3).

Illustration 3 : Chaîne de valeur de l’électricité

Source : ClearBridge Investments, Bloomberg Finance.

Le risque stratégique pesant sur le coût de la vie affectera la chaîne de valeur de l’électricité, et ses investisseurs, de manière inégale. Plus de la moitié des fonds levés dans l’infrastructure privée en 2022 ont été étiquetés « renouvelables », ce qui signifie qu’une quantité considérable de capitaux d’infrastructure privés ou non cotés est investie dans le segment de la production de cette chaîne de valeur de l’électricité. Ce segment est également le bénéficiaire de la majeure partie des subventions destinées à la création de capacités renouvelables, et nous pensons qu’il risque davantage de pâtir d’un revirement de politique à mesure que les pressions sur le coût de la vie liées au financement de la transition énergétique s’accentueront.

À titre d’exemple, l’univers d’investissement de ClearBridge dans le secteur de l’électricité est, en revanche, principalement composé de services aux collectivités réglementés (85 %), qui détiennent des actifs tout au long de la chaîne de valeur (production, transmission et distribution), ainsi que de quelques producteurs non réglementés dont les revenus reposent sur des accords d’achat d’électricité (AAE) à long terme (15 %).

Les services aux collectivités réglementés offrent un meilleur rapport risque/rendement à long terme que la production d’électricité

Pendant ce temps, de nouveaux capitaux seront nécessaires sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’électricité, avec des estimations de 2500 milliards d’USD par an d’ici 2030 (en dollars de 2019) selon l’AIE. Alors que le segment de la production, principalement financé par le secteur privé, courra un risque accru de voir son financement fondre à mesure que la réaction politique à l’augmentation du coût de la vie menacera les subventions qui soutiennent actuellement son développement, les rendements des investissements dans les entités réglementées de la chaîne de valeur de l’électricité, ou dans les infrastructures largement cotées, semblent beaucoup plus sûrs car leurs rendements ont tendance à suivre ceux des fonds propres (ROE) autorisés par les régulateurs au fil du temps (Illustration 4).

Ce phénomène s’explique par la nature des actifs réglementés, dont les revenus sont normalement déterminés par un retour sur fonds propres autorisé par le régulateur d’une base d’actifs sous-jacente, qui dépend à son tour du niveau d’investissement.

Illustration 4 : Rendements autorisés réglementés, ROE déclarés et rendements pour les investisseurs : Services aux collectivités nord-américains

Au 31 déc. 2023. Source : ClearBridge Investments, Bloomberg Finance. Les rendements sont des rendements nominaux après impôts, induits par les rendements autorisés réglementés, comparés aux ROE déclarés par les acteurs cotés et aux rendements totaux (revenus et capital) perçus par les investisseurs. * ROE de DuPont = Revenu net/Actifs tangibles x Taux d’endettement, toutes les mesures étant rapportées par Bloomberg.

Alors que le financement de la transition énergétique, dont il est probable qu’il exacerbe la crise du coût de la vie, menace de réduire les rendements des segments de la chaîne de valeur de l’électricité qui dépendent des subventions, nous soutenons que les régulateurs continueront à assurer des rendements attrayants pour les services aux collectivités réglementés. Cette position plaide en faveur d’une exposition aux infrastructures cotées, qui assure également une liquidité permettant d’ajuster le positionnement sur un marché qui sera plus dynamique que beaucoup ne le pensent, et où les investisseurs devront également savoir que certains actifs pourraient être perdus.

Les risques politiques étant plus faibles pour les infrastructures cotées en bourse telles que les services aux collectivités réglementés, sur une base ajustée au risque, nous pensons préférable de se tourner vers ces actifs pour obtenir une exposition au déploiement de la transition énergétique.



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