CONTRIBUTEURS

Glenn Voyles
Director – Corporate Credit
Franklin Templeton Fixed Income

Brian French
Deputy Director, Corporate Credit Research
Franklin Templeton Fixed Income
Principaux points à retenir :
- La course aux prochaines élections américaines, que ce soit pour la présidence, la Chambre des représentants et le Sénat, reste très serrée et incertaine.
- Si une victoire totale des républicains ou des démocrates présente les risques les plus importants et les opportunités les plus intéressantes, certains secteurs pourraient également être impactés par un « gouvernement divisé ».
- En dépit de certaines tendances potentiellement positives ou négatives, nous pensons que la sélection des valeurs individuelles et l’importance accordée à la qualité des entreprises restent essentielles à la performance des portefeuilles.
- Les défis potentiels peuvent être sources d’opportunités. Les gérants actifs spécialistes
Les scénarios potentiels des élections de novembre
L'issue des élections américaines de novembre reste difficile à prédire et le résultat sera probablement serré. Nous pensons toutefois que les investisseurs peuvent affiner leur positionnement en tenant compte de certains thèmes et des probabilités. Le scénario actuellement le plus probable est celui d'un « gouvernement divisé » (une sorte de cohabitation), dans lequel aucun parti ne contrôle la Chambre des représentants, le Sénat et le pouvoir exécutif (la présidence), mais une victoire totale (d’un des deux partis) n’est pas à exclure. Le Sénat semble promis aux républicains en raison d'une carte électorale défavorable aux démocrates, mais même cette issue est incertaine. Ces scénarios de victoire écrasante de l’un des partis présentent les risques les plus importants et les opportunités les plus prometteuses pour les investisseurs, mais un gouvernement divisé pourrait freiner les réformes partisanes les plus ambitieuses. Quel que soit le résultat, les réformes budgétaires (ou leur absence), notamment la prolongation ou la modification de la loi de 2017 « Tax Cuts & Jobs Act » (TCJA), devront être surveillées de près et domineront probablement l’agenda politique en 2025.
La carte électorale présage un résultat très serré lors de l’élection présidentielle

Sources : 270 sièges sur 538 pour l’emporter. Analyse par Franklin Templeton Fixed Income Research. Au 18 octobre 2024. Rien ne garantit que les prévisions, projections ou estimations se réalisent.
Les obligations à haut rendement se sont toujours bien comportées après le scrutin lors des dernières élections
On pourrait penser a priori que les élections incitent les investisseurs adeptes des obligations à haut rendement à réduire leur prise de risque, mais ce marché s'est toujours bien comporté dans le sillage des scrutins lors des dernières élections présidentielles. Lors des dernières élections, des épisodes de volatilité se sont certes produits lors des semaines qui ont précédé et suivi le scrutin. Toutefois, sur les six mois qui suivent le scrutin, les performances de l'indice ICE BofA US HY ont été positives lors de cinq des six dernières élections. Ce scénario est encore possible cette année, mais des dynamiques uniques pourraient s’offrir aux investisseurs en 2025.
Indice ICE BofA US High Yield - Périodes pré et post électorales
2004–2020

Source : Bloomberg. Analyse réalisée par : Franklin Templeton Fixed Income. 2 mai 2021 L’indice ICE BofA US High Yield Index reproduit la performance des obligations d’entreprises à haut rendement libellées en dollars émises sur le marché public américain. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou droits d'entrée. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Consultez le site www.franklintempletondatasources.com pour obtenir des informations supplémentaires sur les fournisseurs de données.
Conséquences potentielles d’une victoire totale des républicains
Selon nous, certains secteurs seront plus durement touchés que d'autres par une victoire écrasante des républicains. Parmi les bénéficiaires potentiels, on peut citer le secteur du transport aérien, qui pourrait profiter d’un assouplissement de certaines réglementations et de certaines exigences en matière de communication d’informations. Le secteur des services financiers pourrait également bénéficier de la réduction du risque réglementaire en matière de capital supplémentaire ou de protection des consommateurs.
Le secteur automobile pourrait quant à lui profiter d'une flexibilité accrue en raison des moindres obligations imposées aux véhicules électriques. Si une administration républicaine met en place une Commission fédérale du commerce ou une Commission fédérale des communications plus favorable au secteur, certains segments des télécommunications ou du câble pourraient également en bénéficier.
À l'inverse, certains secteurs pourraient pâtir d’un raz de marée républicain. Par exemple, les entreprises de produits de consommation et d’équipements de construction important des produits finis et des composants de Chine dans leur chaîne d'approvisionnement pourraient être fortement touchées en cas de relèvement des droits de douane sur les importations chinoises.
En outre, une administration Trump pourrait mettre un terme aux subventions accrues aux fonds d’assurance nationale de maladie (« health care exchanges ») afin de financer l'extension des réductions d'impôts, ce qui pourrait peser sur certains segments du secteur de la santé.
Conséquences potentielles d’une victoire totale des démocrates
De même, en cas de victoire écrasante des démocrates, certains secteurs pourraient être plus touchés que d'autres. Par exemple, les secteur des énergies renouvelables et des véhicules électriques devraient profiter du soutien à la transition énergétique d’une administration démocrate. En outre, la prolongation des subventions inscrites dans la loi sur les soins abordables (Affordable Care Act) sous une administration Harris serait de bon augure pour le secteur de la santé.
À l'inverse, d’autres secteurs pourraient être menacés si les démocrates s’imposent largement. Le secteur pharmaceutique pourrait souffrir si le camp démocrate cherche à étendre les négociations sur les prix des médicaments. La vice-présidente Kamala Harris s’étant montrée très ferme sur le contrôle des prix des produits alimentaires, le secteur de l'alimentation et des boissons pourrait en pâtir. Quant aux secteurs de la restauration et du commerce de détail, ils pourraient être pénalisés par la volonté des démocrates d’augmenter le salaire minimum.
Quel scénario envisager en cas d’instances législatives divisées ?
Nous pensons que certains secteurs seront impactés, quelle que soit l'issue des élections de novembre. Par exemple, les deux partis estiment que l'accessibilité au logement et l'offre de biens sont des enjeux fondamentaux et sont en train de préparer des initiatives dans ce domaine, notamment concernant la construction de logements. Ces politiques pourraient être neutres voire légèrement positives pour le secteur, même si l’abordabilité dépendra surtout de l'évolution des taux des crédits immobiliers. Certains segments du secteur de l'aérospatiale et de la défense devraient bénéficier de la volonté commune des deux partis d'augmenter les dépenses de défense.
Risque potentiel : Persistance des déficits budgétaires
Comme nous l’avons déjà mentionné, nous tablons sur une prolongation partielle de la loi TCJA de 2017 quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, ce qui aggraverait le déficit budgétaire. En outre, aucun des deux candidats à la présidence n'envisage de réduire les dépenses budgétaires et les détails sur l'augmentation des impôts se font rares, alors qu'il s'agit des deux seuls leviers budgétaires qui peuvent être activés pour maîtriser le déficit.
L’augmentation année après année des besoins de financement impose d’accroître les émissions d'obligations, ce qui fait baisser les prix des titres et monter les taux d'intérêt pour un niveau de demande donné. En ce qui concerne l'inflation, une baisse trop agressive des taux par la Réserve fédérale (Fed) pourrait stimuler fortement l'économie et faire réapparaître des pressions inflationnistes. En d'autres termes, la persistance du déficit et la réapparition potentielle de craintes inflationnistes sont cruciales car elles affectent la capacité de la Fed à réduire les taux d'intérêt lorsque l'économie ralentit. Par conséquent, après avoir réduit ses taux de 50 points de base, nous pensons que la Fed se montrera désormais plus mesurée dans l’assouplissement de sa politique. L'expérience passée tend à montrer que les marchés financiers réclameront plus de baisses de taux que ce que prévoit la Fed, d'autant que certains investisseurs s'attendent toujours à un retour des taux extrêmement bas qui ont marqué l'après-crise financière mondiale. Nous pensons donc que de nouveaux épisodes de volatilité sont à prévoir sur les marchés en raison de la réaction potentiellement excessive des investisseurs aux futures données économiques, ce qui pourrait augmenter le risque de déceptions futures. Selon nous, les gérants actifs rompus à la gestion des risques seront plus à même d’aider les investisseurs à évaluer la volatilité des marchés et les mesures d'atténuation des risques.
Conclusion : Un retour aux fondamentaux indispensable
Même si nous anticipons une certaine volatilité sur les marchés à l’approche des élections de novembre ou les semaines qui suivront, nous pensons que la sérénité finira par s’imposer. Les promesses des candidats dépassent souvent leur véritable capacité d’action une fois élus. Cette habitude pourrait notamment se vérifier si les élections aboutissent à un gouvernement divisé. Selon nous, même en cas de victoire totale de l’un des deux partis, la majorité au Congrès sera probablement infime.
En dépit de certaines tendances potentiellement positives ou négatives pour les différents segments du marché à haut rendement et de leurs implications en matière d'analyse sectorielle et d’évaluation des risques, nous pensons, en tant que gestionnaires actifs, que la sélection prudente des titres individuels demeure une priorité. Selon nous, la performance des portefeuilles dépend essentiellement de la qualité des entreprises, qui se définie non pas par leurs notations, mais par la viabilité de leur modèle économique, leur positionnement sectoriel et leur liquidité financière.
Les défis peuvent être sources d’opportunités Franklin Templeton Fixed Income (FTFI) vous accompagne pour décrypter les conditions d’investissement face au contexte électoral et à l'évolution des marchés. Nous mettons l’accent sur la génération d’alpha par des recherches fondamentales diligentes dans le crédit. Notre approche de gestion active s'appuie sur nos plus fortes convictions de recherche, qui sont sources d'alpha. Combinée à notre horizon d'investissement à long terme (3-5 ans), notre capacité à gérer la duration et la concentration des secteurs et des titres nous permet d’adopter une approche à rebours des marchés lors des épisodes de volatilité.
QUELS SONT LES RISQUES ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi.
Les titres obligataires sont soumis aux risques de taux d'intérêt, de crédit, d’inflation, de réinvestissement et de perte en capital. Quand les taux d’intérêt augmentent, la valeur des titres obligataires diminue. Les obligations à haut rendement faiblement notées sont soumises à une volatilité accrue des prix, à une faible liquidité et à un risque de défaut.
Dans la mesure où le portefeuille investit dans un groupe concentré de titres, de régions ou de secteurs, il est soumis à une volatilité élevée. Les stratégies d'investissement cherchant à identifier des opportunités d'investissement thématiques, ainsi que leur performance, peuvent être pénalisées si le gérant n'identifie pas correctement ces opportunités ou si la thématique évolue de manière inattendue.
